ACCUEIL , la première chose importante à notre naissance
L’impact de la naissance sur le psychisme de l’enfant
Les conditions de la séparation mère-bébé lors de l’accouchement orientent les psychologues et pédopsychiatres dans leurs thérapies d’enfants.
C’est en cherchant à comprendre pourquoi Yaël, 3 ans et demi, se réveillait régulièrement la nuit en criant «Je ne suis pas fatigué!» que Myriam Ott Rabiet, psychologue clinicienne à Maisons-Alfort, a eu l’intuition de demander aux parents du petit garçon comment s’était déroulée sa naissance. Encore bouleversée par ce qui s’était passé, la maman raconta que son enfant, quelques minutes après la délivrance, avait dû être ranimé et placé sous assistance respiratoire un court instant. «Rien de vraiment grave, mais j’ai ressenti à ce moment-là une peur panique insurmontable», précisait la mère. Et, la consultation se poursuivant, elle avouait qu’elle-même s’était levée plusieurs fois chaque nuit le premier mois pour vérifier si Yaël respirait toujours. «Nous en avons déduit que ce petit garçon ne se réveillait pas “pour rien” mais qu’il cherchait ainsi à rassurer sa mère pendant ces longues nuits», poursuit Myriam Ott Rabiet. Une déduction qui orienta la prise en charge de l’enfant.
Problèmes d’endormissement, troubles alimentaires, terreurs inexpliquées sont quelques-uns des symptômes qui incitent ainsi la plupart des professionnels de la périnatalité et de la petite enfance à se faire préciser les conditions de l’accouchement pour y trouver une formidable source d’interprétation. «Mais même trente ans après, ce peut être une piste à explorer, estime Lise Bartoli, psychologue clinicienne et hypnothérapeute. Des adultes qui souffrent de syndrome d’abandon et surtout d’un grand manque de confiance en eux-mêmes ont intérêt à revisiter ces premières heures de leur vie et les conditions dans lesquelles ils ont été accueillis.»